Amazonie, je me souviens...
Voilá, ca y est, je l'ai enfin vue mon Amazonie de rêve, mon poumon, mon paradis, celle qu'il faut voir au moins une fois dans sa vie. J'y ai rencontré ses habitant, suivi son cours, traversé sa forêt, découvert ses mystères. Ce fût, sans aucun doute, mon plus beau voyage et la partie la plus riche de mon échange. Ces 10 jours ont passés comme des heures et maintenant que je suis de retour dans la civilisation je ne peut m'empêcher de me demander si ce n'était pas qu'un joli rêve.
JOURNAL DE BORD
Jour 1 - 25/04/08
Avec Charlotte on se lève très tôt ce vendredi matin pour prendre la connection pour l'aéroport. Inutile de dire que nous n'avons pas beaucoup dormi cette nuit. Tout se bouscule dans ma tête: des images, des envies, des attentes, des craintes et beaucoup beaucoup beaucoup d'exitation. Destination: Manaus, capitale de l'Etat d'Amazonas, oú le guide de l'agence de voyage nous attend. Comme on est des belges on aime bien ne pas faire comme tout le monde et arriver un jour plus tôt, "juste pour dire".
Quatorze heures. Après 4 heures de vol et plus ou moins le même temps d'attente dans les aéroports, nous voici donc arrivées á destination. Je suis tombée amoureuse de l'Amazonie rien qu'en voyant l'étandue de vert et d'eau qui s'étalait sous mes pieds, par le hublot de l'avion. Jamais vu autant d'arbres de ma vie. Le guide nous attend au désembarquement et après avoir attendu les autres "avançataires" (contraire de "retardataires"), nous nous rendons à l'hotel pour un glandage digne des étudiants d'échange et prendre un peu d'avancesur le bronzage des autres, grâce au soleil de plomb.
Jour 2 26/04/08
Vers 16h tout le reste de la troupe débarque. 72 étudiants d'échange qui viennent de tout le Brésil et quasi autant de nouvelles amitiés à créer. On passe l'aprem dans la piscine de l'hotel (qui tout de suite paraît beaucoup moins calme), on passe son temps à faire des commentaires sur les gens, repérer les cannons, se rapeller de ses 10 années de flamand, tenter de se rapeller du nom de toutes ces nouvelles personnes et faire des plans pour les 10 jours à venir. Le soir direction resto puis show culturel de Manaus où quelques uns s'entraînent à la danse locale. Puis on rentre à l'hotel, crevés.
jour 3 27/04/08
Visite de Manaus. Opéra Royal, Féria artisanale du dimanche, port, Marché du poisson,... Même si Manaus n'est pas une très jolie ville ca nous a permis de découvrir le fonctionnement d'une ville du nord. Beaucoup de pauvreté et un manque d'hygiène frappant (au marché du poisson) mais une architecture parfois surprenante (dans le bon sens du terme).
Après ce petit trip touristique, direction le car, pour se rendre jusqu'à notre deuxième ville: Présidente Figuereido. Cette fois-ci adieu l'hotel, bonjour la pousada: pleins de petites maisons dispersées en pein milieu de la forêt Amazonienne. Fin d'après midi dans la piscine pour se débarasser de la chaleur pesante du climat tropical, instruction des guides pour les "trilhas" (expeditions) du lendemain et dodo pour se mettre en forme.
jour 4 28/04/08
Levés tôt pour notre premier pas dans la forêt. Première expédition (matinée): différence entre les types de forêts, découverte des fruits et plantes commestibles, de la faune et de la flore et des moyens de repère et de survie. Seconde expédition (après-midi et nuit) : découverte des grottes (avec plein de chauves-souris beeeeurk), émerveillement devant les chutes d'eau et baignade dans quelques cascades dignes des pubs pour les shampoings. Le soir retour à la pousada et douche sous la pluie! Nous devons déja refaire nos bagages pour retourner à Manaus et prendre le bateau qui nous permettra de parcourir les rives de l'Amazone.
jour 5 29/04/08
Avant d'arriver sur le bateau, nous allons visiter le musée des sciences naturelles de Manaus et je me rend compte que là, quand même, les poissons ils sont un peu plus impressionants que leurs cousins européens. Je pouvais déja commencer à rassembler mon courage pour quand je devrai mettre un orteil dans l'eau. Après cette petite prise de conscience, nous nous dirigons enfin les deux bateaux qui nous sont réservés (72 étudiants pour deux bateaux, plus un bateau accompagnants et un bateau restaurant)et on tente de s'organiser . Mais le pied marin on l'attrappe vite et tout se passe comme sur des roulettes. L'aventure peut vraiment commencer.
Notre première destination sera la rencontre des eaux du fleuve Solimões (Amazonas) et du Rio Negro. Un a l'eau boueuse, l'autre l'eau obscure. C'est à cause de la différence de température (22°C / 28°C), de densité et de vitesse que les deux fleuves ne se mélangent pas, ce qui donne l'une des plus impressionnante activité touristique de la ville. Nous avons même l'occasion d'appercevoir quelques "botos", ces dauphins roses qui vivent en rivière. Je ne peux alors m'empêcher de rêver du jour (si proche) oú je pourrais nager avec eux.
Jour 6 30/04/08
"Sateré Maué"
Aujourd'hui nous allons rencontrer une tribu d'indien. Type "vraie" tribu mais qui à l'habitude d'accueillir des touristes. Nous sommes accueillis par des enfants qui jouent d'un instrument type didjeridoo version miniature. Ils sont torse nu, vivent dans des maisons en palmier et son maquillés comme dans les films. Un peu trop comme dans les films à mon goût d'ailleurs. Je n'ai pas pu m'empêcher de demander à un guide si c'était "pour du vrai" ou juste pour faire plaisir aux touristes. Dans le fond je ne le saurai vraiment jamais et sur le moment jme suis sentie vraiment très mal d'être là, d'envahir la maison de ces gens, entourée de 71 autres étudiants d'échanges, à les regarder faire les démonstrations de danses et de chants qu'ils avaient préparés pour nous. Puis après l'ambiance s'est un peu détendue: Nous avons pu discuter avec eux, découvrir leur artisanat, jouer avec les enfants,...
Il faut savoir qu'il est interdit d'entrer dans la plupart des tribus d'Amazonie, ils sont protégés de la civilisation par un milliard de lois. Celles auxquelles nous avons accès sont donc habituées à voir des touristes et, malgré qu'ils continuent à vivre "à la dure", c'est grâce à l'artisanat qu'ils vendent aux touristes qu'ils survivent.
Je disais que sur le moment je me suis sentie mal mais quand même, maintenant je ne regrette pas dutout de les avoir recontrés. C'était vraiment un choc culturel énorme. Nous avec nos gsm et nos appareils photos dernier cris, eux avec leurs plumes, leur feu, leur language et leurs légendes qui échappent à la mondialisation.
Après ca nous retournons sur notre bateau et nous nous dirigeons vers le village d'autres habitants de l'Amazonie: Les Caboclos (mélange ethnique d'indiens et de portuguais) pour un projet plus "social": visite de leur école, distribution de bonbons, transfert de courrier tribu/Manaus,... Nous allons d'ailleur commencer un projet avec mon club du rotary pour leur envoyer du matériel scolaire. Ils vivent aussi grâce a tourisme et son vraiment très très très sympathiques. C'est dingue de se dire qu'ils sont voisins avec des indiens à plume...
Ensuite, pour se raffraîchir, premier plongeon officiel dans l'Amazone. L'eau est ultra chaude comme nous sommes dans la partie du Solimões à +- 28°C et je dois quand même un peu me forcer pour faire trois brasses. Les sales gros poissons (intelligement appellés "Peixe-Boi" - "Poisson-boeuf") ne sortent pas de mon esprit. Mais bon, ce serait con d'être en Amazonie et de pas faire un plouf dans l'amazone...
Le soir même on se transforme tous en aventuriers pour aller a la chasse à l'alligator...
Jour 7 01/05/08
Au programme aujourd'hui: Le matin, pêche de piranahas. Les guides nous ont tellement foutus la trouille en disant de ne pas mettre un orteildans l'eau à certains endroits pour pas se faire croquer qu'on pensais en pêcher par dizaine, mais quand le moment est venu de sortir nos cannes-à-peche, les piranhas avaient disparus... Ont est donc rentrés au bateau tête basse...
Aprés cela nous nous sommes rendus dans une troisième communauté oú nous avons appris à faire des galettes de mandioca et à ceuillir l'açaì. En prime: un gentil bébé boa constrictor (si mignon...) est apparu juste pour les pauses photos.
Pour se détendre en fin de journée, nous avons acosté sur une des plusbelle plages que j'ai jamais vue pour faire encore un plouf dans l'amazone. Cette fois-ci plus de panique: j'ai bien compris que les poissons, même les plus dangereux, préfèrent rester à l'écart. L'eau à température du bain nous aurait bien faite rester là pour toujours mais hélas il faut déja remonter dans le bateau pour naviguer jusqu'à notre avant-dernière destination: Nova Airão et les dauphins roses!
jour 8 02/05/08
Nous débarquons ce jeudi matin dans la "ville" de Nova Airão, au milieu de la forêt. Ca fait très bizarre de voir de nouveau des voitures, des magasins et des gens habillés normalement dans une vraie civilisation. Nous avons assisté à un match de voley inter-école mais personne n'arriait vraiment à tenir en place car tout le monde ne pensait qu'à une chose: aller nager avec les dauphins.
Donc, les dauphins. On est arrivés (+-35 etudiants) à l'arrière d'un restaurant au bord du fleuve où les dauphins se rassemblent tous les matins depuis plusieurs années grâce aux filles de la restauratrice qui les nourissent. Excitation générale. Ils sont là, les vrais dauphins, ils ont les mêmes sourires que leurs cousins marins, ils font des galipettes et ils attendent le poisson. Après les instructions du guide (pas crier, pas plus de 5 personnes en meme temps dans l'eau, pas de gestes brusques) on se prépare à réaliser notre rêve de petite fille (pour les graçons il faudra demander...). On reparti l'ordre des groupes et quand vient mon toujours je ne réalise toujours pas que j'y suis. Bon, il faut quand même avouer, nager avec des dauphins en vrai ce n'est pas nager avec les dauphins comme dans les films. Hors de question de s'accrocher à eux comme dans Flipper ou quoi que ce soit. Mais quand même, 15 dauphins qui nagent autour de nous, c'est le genre de trucs qu'on oubliera jamais.
Les dauphins de l'Amazone (apellés Botos) sont roses, tout mous, ont un bec plus allongés que les dauphins marins et n'ont presque pas de nageoire dorsale. On dirait un peu un mix entre un dauphin et un morse (ce qui ne les met pas vraiment à leur avantage), mais ils sont quand même très joli. Ils sont pas super amis avec les pêcheurs car, après l'homme, ce sont les plus grand prédateurs de poissons et il existe une légende très connue sur leur sort en Amazonie:
On raconte que les nuits de grande fête, le boto sort de l'eau et se transforme en un homme charmant et très bien habillé. Vêtements blancs et un grand chapeau blanc pour cacher son bec qui n'a pas disparu lors de la transformation. Ilse rend alors à la fête et après le premier verre d'alcool devient trés sociable et dragueur. Il emballe une jolie fille, la met enceinte puis retourne pepère dans la rivière, laissant la jeune fille qui va devoir assumer sa grossesse sans père. C'est pourquoi quand une fille tombe enceinte d'un homme inconnu dans la région, on dit que c'est la faute du boto et les mères mettent très souvent en garde les filles contre les beaux jeunes hommes habillés en blanc avec un chapeau.
jour 9 03/05/08
Pour notre dernier jour on se la joue tranquille. Pour bien commencer la journée on rentre encore une fois dans la forêt pour un "trekking survie" où le guide nous apprend toutes les plantes médicinales, les endroits et les habitudes qui peuvent nous sauver la vie. En prime, petit "trip Tarzan" sur une lianne (sacré bon dieu, il avait des musc' Tarzan!). Aprés, le "maire" d'une communauté nous a invité dans sa maison où sa femme nous avait préparé pleins de petits bonbons et du cake amazonien à base de fruits. Le village (dont j'ai oublié le nom) est le plus beau que j'aie jamais vu. Surplombant une lagune avec un couché de soleil indescriptible. Nos bateaux sont restés là pour la fin de la journée et nous avons pu naviguer sur des pirogues prettées par les caboclos et nager dans le fleuve. J'ai même eu l'occasion de voir des dauphins qui se sont approchés de la pirogue dans laquelle j'étais avec Charlotte.
Aprés un bon repas et les instructions, on prépare notre backpack pour passer une nuit dans la forêt, à la dure. Hélas l'autre bateau l'avait déja fait la nuit précédante et tout sur place était déja installé pour passer la nuit. Suffisait juste de débarquer, enlever ses petits souliers et plonger dans nos hammacs pour une douce bercée par les bruits des animaux sauvages. Je me suis sentie comme il y a quelques années aux camps scouts. Avec un bon feu pour éloigner les bêtes. Nous avons eu droit à quelques légendes locales qui en ont effrayés quelques uns (" Si vous entendez une voix inconnue qui vous apelle, surtout, ne lui répondez-pas") puis nous nous sommes endormis comme des bébés, même pas dérangés par le ronronnement des pantères et des jaguars...
jour 10 04/05/08
Réveillez tôt le matin par une drache tropicale (c'est la saison), nous refaisons nos saces et replions le campement pour retourner sur le bateau qui nous ramenera à Manaus. Lá nous attendent les cars qui nous laisseront à l'aéroport. Dernières embrassades, promesses de retrouvailles et échange d'adresses puis les exchangers dont le vol était prévu ce jour l'à s'en vont déja. Les autres nous retournons à l'hotel pour nous reposer. Les guides font des navettes hotel-aéroport toutes les 3h pour conduire les étudiants et au final il ne reste plus que 5 ou 6 pour passer la nuit.
Jour 11 05/05/08
Vers 11h du matin, moi qui suis sensée rester là jusqu'au 6, le guide me téléphone dans ma chambre pour m'annoncer que je vais devoir changer d'hotel, le mien est complet et ma chambre est réquisitionnée. J'accompagne donc les derniers étudiants qui doivent reprendre l'avion jusqu'à l'aéroport puis reprend une connection jusqu'au nouvel hotel.
Hotel Tropical, 5 étoiles s'il vous plaît, la Roll Royce des hotels de Manaus, rien que pour moi, au soin de mes deux guides et du président de l'agence de voyage et pour pas un centime en plus! J'ai débarqué là, les yeux comme des heu... (j'ai oublié l'expression), dans ma grande chambre au planché bien chaud et à la salle de bain de luxe, avec vue sur le fleuve et la forêt, avec a disposotion une piscine "club med" (que je n'aurai pas l'occasion de tester, il pleut toujours...). Bref, j'ai été traîtée comme une princesse, aprés 10 jours de trekking, ca fait du bien!
Jour 12 06/05/08
Voilá, il est déja temps de rentrer à BH et de se persuader qu'en fait, non, ce n'était pas qu'un joli rêve. J'ai réellement mis les pieds dans le poumon de la planète, j'ai nagé dans l'Amazone avec les botos cor-de-rosa et j'ai rencontré une tribu!
Me faudra bien une semaine de sommeil pour récupérer tout ca!
En prime: petit répertoire des chansons (pour tout les goûts) sur l'Amazonie...