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"Que seja infinito enquanto dure" ...
6 mars 2008

(Revenons à Liège)

Je me rapelle il y n'y a pas si longtemps je fesais partie de ce groupe de jeunes lutant pour la qualité de leur enseignement, pour leurs droits, pour leur bien. On se réunissait une fois par semaine dans une vieille classe, on discutait et surtout on avait pas peur de prendre des risques, d'aller de l'avant et de se faire connaître. Je cite: Le Comité des Etudiants Francophones (CEF).  Beaucoup ont critiqués, beaucoup ont doutés, quelques uns ont désistés, mais le groupe est toujours là, plus fort que jamais. Et pour cause: Le soir leur donne même la parole dans leur rubrique "page blanche" du 25/02/08 sur la qualité du chauffage dans le écoles:


Malgré le réchauffement climatique, on a froid dans les écoles

On a beau parler tous les jours de réchauffement climatique, il y a en tous cas en Communauté française un endroit insensible à ces hausses de température : nos écoles. On pourrait même dire qu’il y fait plus froid qu’avant.  Nous sommes bien placés pour le savoir nous qui passons plus de 36 heures par semaine dans les bâtiments scolaires.

Donnons un petit aperçu de la réalité. C’est de façon inégale que nos écoles sont touchées par ce micro climat assez dérageant. Dans certains cas, la chaudière tombe en panne un jour sur deux. Dans d’autres, seules certaines classes sont chauffées. Parfois, nous avons vécu des situations où nous pouvions voir la buée de notre respiration s’évaporer au beau milieu du couloir que nous devions emprunter pour rejoindre deux classes. Certains professeurs amènent même leurs propres réchauds électriques nous évitant ainsi d’avoir les mains toutes bleues.

Dans certaines écoles, les élèves sont en « sortie autorisée » parce que la température n’atteint pas les 17 degrés. Certains de nos parents ont même reçu des lettres de nos directions leur conseillant de surveiller l’habillement de leur progéniture et de leur faire mettre des vêtements bien chauds pour aller suivre les cours.

Ce manque de chauffage n’a pas laissé les élèves insensibles. En région liégeoise notamment, une pétition avait récolté début 2006 plus de 1500 signatures d’élèves de certaines écoles du coin. Des grèves, même, avaient éclaté. Ces deux derniers mouvements avaient été lancés à l’initiative du CEF (Comité des Elèves Francophones).

Depuis, les choses ont évolué. En pire. Une étude récente valable pour le écoles libres montre que les conséquences de l’augmentation du prix du mazout ont fait augmenté de 110 % en 3 ans la part consacrée par élève au chauffage des écoles. En gros, en 2003, pour pouvoir étudier dans des écoles chauffées, nous coûtions 49 euros. Aujourd’hui, nous coûtons un peu plus de 103 euros… Tout cela avec la même enveloppe. Les conséquences ? Les directions ont le choix : soit chauffer moins soit épargner sur le matériel pédagogique.

Depuis les années où nous fréquentons les bancs scolaires, nous avons pour la plupart d’entre nous été habitués à l’indifférence ou en tous cas au manque de budget flagrant que nos ministres décidaient d’allouer pour notre formation.

Depuis notre entrée dans le secondaire, nous connaissons les atlas de géographie dont les cartes les plus récentes portent des noms disparus depuis bientôt 20 ans.  Nous connaissons les ordinateurs qui vieillissaient à chaque avancée technologique  à tel point qu’aujourd’hui, ils sont pour la plupart incapables de lire des dvd ou d’accepter une clé USB. Nous connaissons nos ateliers avec des tours et des fraiseuses datant de la glorieuse ère industrielle des années 60 qu’on nous apprend au cours d’histoire.

Aujourd’hui, comme le dit la chanson, « rien n’a changé ». Rien n’a changé sauf qu’en hiver, le froid vient se rajouter à ce tableau désolant et, osons-le, dégoûtant. Car, messieurs et mesdames les ministres du fédéral et de la Communauté française, rassurez-nous, la Belgique n’est quand même pas un pays du tiers-monde ?

Le CEF, depuis sa création il y a un an, s’identifie à toutes les propositions et à tous les combats qui se mènent en Communauté française pour un enseignement secondaire démocratique et de qualité. Car, comme on dit chez nous, « notre avenir, on y a droit ».

C’est pour cela que, en tant qu’élèves, nous demandons que l’Etat fédéral reverse les bénéfices de plus en plus colossaux qu’il touche sur les accises liées à l’augmentation du prix du mazout.

Enfin, pour nous, le manque de chauffage dans nos écoles n’est qu’un symptôme d’une maladie nommée sous financement. Pour cette raison, nous demandons aussi un refinancement public pour notre enseignement, notamment pour investir massivement dans l’isolation des bâtiments. Et dans ce sens, le projet de Partenariat Public-Privé lancé par la ministre présidente Marie Arena n’est pas fait pour nous rassurer vu qu’il offre une occasion inespérée au privé de s’ingérer à fond dans la mise au point, la construction et l’entretien de nos bâtiments et des services scolaires qui ne ressortent pas du « pédagogique ».

En cette journée de commémoration de l’entrée en vigueur des accords de Kyoto il y a 3 ans, nous espérons vivement être entendus. Et nous ne sommes apparemment pas les seuls à espérer un changement. Il serait en effet assez triste que nous finissions par applaudir le réchauffement climatique alors qu’il porte en lui tous les effets néfastes qu’on lui connaît.

Elisa Munoz Gomez (Bruxelles), Zoé Hufkens (Charleroi) et Adrian Thomas (Liège) au nom du Comité des Elèves Francophones


L’histoire du CEF est simple. Alors que la Communauté française est la seule région d’Europe à ne pas avoir de syndicat écolier, des élèves de Bruxelles, Charleroi et Liège ont décidé à partir de 2006 de lancer des campagnes de sensibilisation et d’action dans leurs écoles sur 3 axes : la qualité et le caractère accessible de notre enseignement secondaire, la démocratie dans l’école et l’ouverture de l’école sur la société.

Je ne veux pas du tout faire de publicité ni quoi que ce soit, juste dire que je suis contente de savoir que quelque part, pas trop loin de moi, quelqu'un se rend compte qu'il y a quelque chose qui cloche et que ce n'est pas sorcier de faire valoir nos droits.

Si, par hasard, vous voulez plus d'informations, rendez-vous sur le site du CEF: http://lecef.over-blog.org

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